L’utopie mais quelle utopie ? MIEUX, CE PEUT ETRE MOINS đŸ‘â˜€ïž

#ThinkDifferent

“L’utopie ne consiste pas, aujourd’hui, Ă  prĂ©coniser le bien-ĂȘtre par la dĂ©croissance et la subversion de l’actuel mode de vie ;
–> l’utopie consiste Ă  croire que la croissance de la production sociale peut encore apporter le mieux-ĂȘtre, et qu’elle est matĂ©riellement possible” (Gorz, 1978, p. 20).

“MIEUX, CE PEUT ETRE MOINS,
–> crĂ©er le minimum de besoins, les satisfaire par la moindre dĂ©pense possible de matiĂšres, d’énergie et de travail, en provoquant le moins possible de nuisances” (Gorz, 1978, p. 36).

“Tous nos besoins et dĂ©sirs sont des besoins et dĂ©sirs de marchandise, donc des besoins d’argent.
–> Nous produisons la richesse en argent, lequel est par essence abstrait et sans limites, et donc le dĂ©sir, par consĂ©quent, est lui aussi sans limites. L’idĂ©e du suffisant – l’idĂ©e d’une limite au-delĂ  de laquelle nous produisons ou achĂšterions trop, c’est-Ă -dire plus qu’il ne nous en faut – n’appartient pas Ă  l’économie” (Gorz, 2008, p. 114-115).

Il est encore temps de rĂ©investir nos imaginaires…
–> pour d’autres futurs de progrĂšs social et d’émancipation…
–> abondance frugale, collective et respectueuse de notre environnement social…
–> interrogeons-nous dĂ©mocratiquement…
–> et qu’ils deviennent contagieux !!

“Que fait-on du besoin d’occupation (cf. Pascal) et des besoins sociaux ?
Des jeux vidéo collaboratifs ?
L’Ă©tat de pensionnĂ©/retraitĂ© serait-il un genre de mise au rebut ?”
REP1:
Merci Guillaume pour ce message 🙏
En effet, AndrĂ© Gorz dans Ecologica explique comment chacun pourrait valoriser son “temps libĂ©rĂ©”, plutĂŽt que de n’avoir que du temps de travail, telle une “marchandise” ou “emploi”…💡 Il s’agit de repenser nos temps… mais pas au regard des temps actuels structurĂ©s et contraints par l’organisation socio-Ă©conomique.🌐🧠 Il s’agirait bien entendu de dĂ©battre dĂ©mocratiquement de ces questions, dans un souci des autres et de nos biens communs.âš™ïžđŸŒ€ Pour les personnes intĂ©ressĂ©es par des rĂ©fĂ©rences particuliĂšres ou des lectures inspirantes, revoir mes miscellanĂ©es :
https://www.linkedin.com/posts/davidmusseau_lheure-des-changements-miscellan%C3%A9es-mai-activity-6673486405995384832-fKPj
“Valoriser” (le temps) ?! Est-il donc si prĂ©cieux ?
De mon cĂŽtĂ©, si je vois une chose Ă  “valoriser” (amĂ©liorer), ce serait plus les individus.
Mais ça n’est pas forcĂ©ment une motivation honnĂȘte.
Car comme on peut le comprendre avec SĂ©nĂšque, pour qu’une minoritĂ© ait la possibilitĂ© d’un otium, il y a des chances de devoir mobiliser la majoritĂ© pour qu’ils bossent Ă  leur place.
Ça se voit avec le ratio actifs/retraitĂ©s.
Quant au “dĂ©bat dĂ©mocratique” je n’y crois plus.
Bien trop difficile Ă  rendre effectif.
Et ça dĂ©rive en ‘factions’ qui veulent chacune prendre le pouvoir total au dĂ©triment des autres.
REP2:

Guillaume tu as parfaitement raison sur ce point, d’ailleurs ce terme “valeur” Ă©tait utilisĂ© Ă  dessein pour couvrir le champ actuel du travail 😉

💡 Gorz, Ă  ce sujet, diffĂ©rencie la production de valeur (marchande) et de richesse (non Ă©conomique) ⚙
–> “Le terme « valoriser » signifie normalement « confĂ©rer une valeur monĂ©taire », une valeur marchande” (Gorz, 2007, p. 104).
–> “L’extinction de la valeur et l’extinction du travail sont une seule et mĂȘme chose” (Gorz, 2007, p. 102).

🌀💡 Il souhaitait dĂ©velopper le travail comme “oeuvre d’advenir” et pas comme “marchandise” (Clerc & MĂ©da, 2009).

Guillaume, au sujet des “dĂ©bats dĂ©mocratiques”, de nombreux auteurs ont rĂ©flĂ©chi Ă  ce sujet, comme le soulignait Spinoza :
⚙ La dĂ©mocratie est sans doute la forme de l’État, “le plus naturel et celui qui est le moins Ă©loignĂ© de la libertĂ© que la Nature reconnaĂźt Ă  chacun” (Spinoza, TTP, XVI).
💡 “maxime naturale videbatur et maxime ad libertatem”Ainsi, il explique que “nul ne transfĂšre son droit naturel Ă  autrui au point d’ĂȘtre exclu de toute dĂ©libĂ©ration Ă  l’avenir ; chacun au contraire le transfĂšre Ă  la majoritĂ© de la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre dont il constitue une partie. Et de cette façon tous demeurent Ă©gaux, comme auparavant dans l’état de nature” (Spinoza, TTP, XVI).–> La rĂ©serve qu’il Ă©met rĂ©side dans le fait que les hommes soient parvenus Ă  suffisamment de “raison”, pour reconnaĂźtre en chacun le droit lĂ©gitime de cultiver son “ingenium”, et conformĂ©ment Ă  son Ă©lan vital, le “conatus”.
David c’est trĂšs aimable Ă  ces ‘auteurs’ de rĂ©flĂ©chir Ă  notre place, mais je pense, crois mĂȘme, que mon “ingenium” a atteint un degrĂ© de dĂ©veloppement qui commence Ă  me permettre de ne pas ĂȘtre de leur avis.
Et donc dans ce “dĂ©bat dĂ©mocratique”, leur propos est-il plus crĂ©dible que le mien ou sommes-nous Ă  ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme Ă©gaux ?
Devrais-je transfĂ©rer mon “droit naturel” Ă  Spinoza ?
C’est ce que je comprends dans ton argument…
Mais il arrive qu’on se mĂ©prenne dans ce que disent les gens, et qu’on leur prĂȘte des pensĂ©es autres que celles qu’ils ont exprimĂ©, ce qui est un des aspects qui rendent les ‘dĂ©bats dĂ©mocratiques’ assez compliquĂ©s…
REP3:
Guillaume, se tenir sur les Ă©paules des gĂ©ants n’est pas une honte, ni un aveu d’impuissance ou d’ignorance… c’est une dĂ©marche d’humilitĂ© et de recherche qui permet de ne pas reprendre le dĂ©bat de maniĂšre dĂ©cousue et d’apporter des briques de connaissance et de rĂ©flexion lĂ  oĂč en est l’avancĂ©e du dĂ©bat 😉
Comme la Convention Citoyenne pour le Climat, avec toutes les rĂ©serves et nuances que je pourrais apporter, permet de comprendre comment une assemblĂ©e reprĂ©sentative (pour un mandat qui est court, pourrait ĂȘtre rĂ©vocable, etc.), qui prend du temps pour faire l’état des lieux des connaissances de maniĂšre systĂ©mique et transversale, comprend d’autant mieux un sujet et peut « prĂ©coniser » (dans ce cas).Aussi, je pense les dĂ©bats dĂ©mocratiques « complexes » mais pas « compliquĂ©s » car ils procĂšdent d’une mise en commun libĂ©ratrice et crĂ©atrice qui demande un « temps de diffusion et d’infusion », « d’appropriation » et de « sublimation ».😉🔆
Refs :
  • Clerc, D., & MĂ©da, D. (2009). “5. Emploi et travail chez AndrĂ© Gorz”: In Cahiers libres (pp. 99–122). La DĂ©couverte.
  • MĂ©da, D. (2008). Au-delĂ  du PIB: Pour une autre mesure de la richesse. Flammarion.
  • Gorz, A.(1978). Ecologie et politique. Éditions GalilĂ©e.
  • Gorz, A. (2004). MĂ©tamorphoses du travail, quĂȘte du sens. [1988] rĂ©Ă©d. coll. « Folio ». Gallimard.
  • Gorz, A. (2007). Penser l’exode de la sociĂ©tĂ© du travail et de la marchandise. Mouvements, n° 50(2), 95–106.
  • Gorz, A. (2008). Ecologica. Editions GalilĂ©e.